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Collectif - Polytoxicomanies...

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Faire face aux polytoxicomanies

Association Le Phare

Expérience des groupes de parents face aux polyconsommateurs

(se référer à l’émission récente sur M6 dans "Zone Interdite" sur ce thème).

Intervention de Dominique COLIN qui témoigne pour son fils polytoxicomane. Juin 2009

Nous avons eu la chance l’année dernière, de pouvoir trouver une équipe soignante particulièrement efficace (l'équipe du Dr ROCHET), à l'écoute de nos difficultés, qui a pris en charge notre fils suite à un séjour à l'hôpital Femme-Mère-Enfant où tout s'est assez bien passé.

Notre fils, "naturellement" ne voulait pas se faire soigner. Il avait alors 16 ans et il était tant bien que mal scolarisé au Lycée.

Pour vous donner une idée de la consommation, il fumait environ 20 joints de haschisch par jour, il prenait quantités de médicaments (des antidépresseurs), et se laissait aller quelquefois à une consommation excessive d’alcool.

Nous, nous avons "choppé" notre fils juste avant l'overdose d'héroïne.

Il était au cannabis dopé à la cocaïne et à l'héroïne. Vous savez que sur le marché, depuis le 11 septembre 2001, les dealers vendent du haschisch, de la cocaïne et de l'héroïne, car effectivement, la cocaïne est plus difficile à écouler aux Etats-Unis avec leurs frontières plus imperméables. Les cartels de la cocaïne se sont alliés avec les cartels du cannabis et dans tous transports, et chez tous dealers vous avez les deux types produits. Donc, très rapidement, s'il y a un malaise qui perdure chez le jeune, ou simplement pour l’expérimenter, le jeune arrive très rapidement à la cocaïne ou à l'héroïne : nicotine, haschisch, héroïne, cocaïne.

Vous saupoudrez sur votre cigarette ou votre joint ; on ne se pique pas ; on fume.

C’est tout d’abord notre médecin référent qui a su décoder un certain nombre de signes  que nous, parents, n’arrivions pas à voir. Nous considérions que notre fils vivait assez mal sa crise d’adolescence. En effet, au sein de notre famille avec trois adolescents, il nous était difficile, tout en étant équitable, de préjuger que l’un des trois allait beaucoup plus mal que les deux autres.

Peut être que notre médecin avait cette lecture car il avait rencontré une situation similaire dans son entourage familiale.

Notre médecin nous a alors orientés vers un pédopsychiatre puis un centre d'addictologie, le Centre NEMO à Vénissieux.

Dès lors, notre fils était suivi sur le plan médical, toutes les semaines, par le médecin référent, deux psychologues chez NEMO, et un pédopsychiatre, et on n'y arrivait pas.

Nous avons imaginé de le mettre dans un institut… mais il n'y avait rien sur le Rhône, rien sur Rhône-Alpes. Nous en étions arrivés à envisager de l’envoyer dans une structure en Suisse.

Nous avons toujours pris le parti d'utiliser la médecine, il aurait été si facile pour nous d'appliquer le Code Pénal, de faire intervenir la police. Mais nous avons cru en la médecine, aux soins.

Nous sommes enfin arrivés à trouver des gens qui nous entendaient, non pas que nous n'avions pas trouvé de structures ou de médecins qui ne nous écoutaient pas, mais ils étaient dans leur technique de soin. Nous avions besoin d'entendre des gens qui nous parlent en tant que parents.

Les 15 premières minutes de la consultation avec le Dr Rochet étaient centrées sur les parents.

C'est à ce moment-là que nous avons compris qu'il fallait qu'on se tourne vers d'autres parents qui avaient eu ce même vécu, qui étaient "dedans", ou qui en étaient sortis, et, qui allaient pouvoir nous faire gagner du temps.

Parce qu’avec un mineur, nous, parents, on peut faire et être très actifs ; il fallait être déterminés et être convaincus de s'engager dans un processus certes long, mais au moins, qui allait nous permettre d'aboutir à quelque chose.

Nous avons cherché des associations, avons cherché ces parents, et nous avons trouvé Le Phare. Coup de chance Le Phare est à Lyon, c'est tant mieux, mais s'il avait fallu aller à Dunkerque, nous serions allés à Dunkerque.

Quand on parle de drogue, on parle de stupéfiants. Et quand on parle de stupéfiants, on parle de délinquance, de pègre. Et les dealers à votre porte, c’est une réalité. Les dealers qui arrivent armés à la maison, nous ne savions pas quoi faire.

Quand on veut traiter dans le soin un jeune qui est dans la consommation de produits dits stupéfiants, je peux vous garantir que c'est une notion qui n'est pas à négliger.

Aussi avons-nous entrepris une demande d’aide auprès d’un Juge des Enfants.

Donc, bon an mal an, le cadre médicale a été alors complété par 3 éducateurs référents dont un qui rend compte à la Maison du Rhône, et un Juge des Enfants.

Au bout d'un an, voila où nous en sommes, avec un encadrement total (médical et éducatif), avec des parents qui ne sont pas divorcés, avec une famille soudée, et bien, malgré tout, il a fallu vraiment qu'on œuvre et qu'on s'implique.

Qui est finalement là pour aider ? Ce sont les parents. Nous avons vraiment eu une aide importante auprès d’autres parents.

Certes, activer les Médecins, les Psychologues, les Infirmières (l'Infirmière du Lycée qui a été formidable, car dans les Lycées et Collèges, il y a des gens formidables) est nécessaire, mais il faut aussi des parents mobilisés, des parents convaincus, et la meilleure façon, vous l'avez indiqué tout à l'heure, c'est autant des enfants qui témoignent entre eux, des enfants qui aident des enfants qui "sont dedans" que des parents qui sont à leur manière "dedans" et qui aident des parents qui essaient de s'en sortir. Cela est notre quotidien, parce qu’effectivement, nous, Parents, c'est tous les jours, c'est tous les instants que nous avons supporté un toxicomane à la maison.

Au Phare, il y a un groupe de paroles de parents qui a lieu tous les premiers lundis du mois. Il y a là un vrai échange entre les parents, entre la parole et l'écoute.

Pour nous, cela a été extrêmement utile.

Après, nous avons créé des relations un peu particulières avec d'autres parents qui sont confrontés à un problème un peu analogue. On comprend qu'avec le cannabis ou l'héroïne, la façon dont le parent va accompagner son enfant, va être un peu différente. Et si en plus, on rajoute l'alcool, l’accompagnement va être différent.

Donc on voit bien qu’avec les parents dont l'enfant est passé par le cannabis, on va échanger nos expériences.

Nous avons rencontré une famille qui se trouve vers Mâcon, qui a décidé d'être en rupture de vie : pas d'eau, pas d'électricité, pas de téléphone portable, –4°C la nuit, l'hiver. On est en rupture de vie, pour comprendre ce qui est vraiment l'essentiel. Vous imaginez, un ado, hors de son confort, loin des jeux vidéo etc… qui prend conscience de ce qui est vital. Vous parliez tout à l’heure, de l'air qui rentre dans le corps, et bien ici aussi, on est sur une démarche équivalente.

Nous avons fait ainsi un très gros travail l'été dernier, et notamment nous avons fait énormément d'activités manuelles : on fait des tranchées[1], et à la main. Ici c'est comprendre et retrouver son corps.

Il y a donc des parents qui ont suivi cette démarche, qui ont rencontré des toxicos avec 15 ans de galère, des parents qui cherchent à comprendre et à faire comprendre aux jeunes, combien le parcours dans la drogue est périlleux.

Petit à petit, entre les différentes expériences, on arrive à proposer des projets aux différents enfants, en s'adaptant là où est l'enfant. Au Phare, nous ne sommes pas dans une offre de services, on s'adapte à la demande de chacun des parents et de chacun des enfants, on essaie de s'adapter, on n'offre pas en tant qu'association, une offre de services calibrée qui s'ajuste en fonction de l'individu qu'on a en face, on s'adapte constamment. Les parents ne sont pas pareils, le milieu social n'est pas pareil, la façon dont on appréhende la problématique n'est pas pareille, on s'adapte chaque fois.

Moi je suis salarié, je viens pour témoigner et remercier Le Phare d'une certaine manière.

Nous sommes tous des bénévoles qui pensons que c'est fondamental que dans l'entourage du soin, il y ait la famille.

Il est important qu'au niveau du personnel de soin, on puisse penser à cette famille, parce que c'est elle qui est dans le premier entourage. Quand je dis la famille, ça peut aussi bien être les parents que des adultes référents, et les frères et sœurs, parce que pour beaucoup, dans le témoignage des familles que nous avons au Phare, ce sont des familles monoparentales, avec la maman qui ne lâche pas, qui ne lâche rien. Nous essayons de trouver une présence masculine dans ces familles. Ce n’est peut être pas un hasard si c'est avec le pédopsychiatre masculin qu'on a fait avancer notre fils, une présence masculine pour avancer vers la guérison.

Le "soin" se fait autant avec des hommes qu'avec des femmes.

 

Nous, nous avons beaucoup gagné grâce à beaucoup de "défricheurs" sur le plan familial. Il y a des gens dans l'association, cela fait 10 ou 15 ans qu'ils sont dans le combat pour être écoutés et entendus par toutes les structures institutionnelles, qu'elles soient médicales, policières, éducatives, et grâce à ces gens là, nous avons pu avancer. Ce sont ces parents qui nous ont par exemple expliqué que nous, nous pouvons changer, et que nous, en changeant, nous changeons notre relation avec notre enfant.

Il faut savoir que notre fils, lors d'une tentative de suicide, à 30 secondes près, il était mort, et c'est nous qui étions là, et c'est grâce à tout le décodage des signes que l’on nous a donnés, que nous avons sauvé notre fils.

Aujourd'hui, notre fils ne va pas très bien.

Il a témoigné[2] effectivement pour avancer dans sa guérison ; le reportage date du début de l'année, il avait enfin "arrêté les conneries" comme disent les jeunes, il avait ré-arrêté la consommation de cannabis, il était dans une sorte de sevrage, avec tout ce que ça comprend dans le sevrage de cannabis, c'est-à-dire qu'à tout moment, il repartait dans le délire puisque effectivement le THC pouvait être relargué à tout moment. Il est entré dans le tabac. Nous le surveillons sur l'alcool autant que possible.

Il est en foyer avec des adolescents en difficultés, et maintenant, il est en totale déprime.

Cet après-midi, il rentre à nouveau en hôpital psychiatrique.

Maintenant, nous espérons pouvoir travailler sur le plan médical et dans le soin.

Je ne fais pas de leçon, un simple témoignage d'une réalité d’enfants qui "touchent à tout". Mon fils est dans un environnement de la 3ème à la seconde avec d'autres camarades et je peux vous assurer que ça concerne cette tranche d'âge de manière assez significative… et tous les parents n’en sont pas conscients….

Si j'ai vraiment un message, d'une façon plus générale, quand vous êtes dans le soin, n'oubliez pas les parents.

Pour eux c'est très dur, car pour beaucoup, ils ont honte, leur entourage a honte, on est dans le déni, on est dans la colère.

Les parents ont vraiment besoin de l'écoute des soignants.

Nous avons rencontré dans le monde médical, des gens fabuleux, plus à titre individuel, qu’en tant qu'institution. Peut être parce que nous, parents, avons réalisé que c’était par l’implication de chacun, soignant compris, que l’on pouvait aider notre enfant à aller mieux.

Si nous restions, nous parents, uniquement des consommateurs d'institutions, les institutions, que ce soit la Police, la Gendarmerie, l'Education Nationale, le Monde Médical… vous nous renvoyez alors, effectivement, l'offre de service que vous êtes tenus de faire.

Petite intervention de M.F. Camus (Présidente de l'association Le Phare)

Je rajoute que Dominique et Pascale sont arrivés au groupe de parole au printemps dernier, il y a un an, en 2008. Ils ont été d'une réactivité extraordinaire parce qu'ils ont compris, d'une séance sur l'autre ce que d'autres familles mettent quelquefois plusieurs années à comprendre, parce que certaines mamans, dans un état un peu fusionnel avec leur enfant, sont dans un déni tellement grand qu'il faut beaucoup de temps pour qu'elles comprennent. Mais Pascale et Dominique ont été très réactifs, ils ont "pigé" tout de suite nos mots : "détermination, patience" qui leur ont beaucoup parlé. Parce qu'on dit beaucoup que cette autorité qu'on croit avoir complètement perdue, non, elle n'est pas perdue si on est vraiment déterminés on va arriver à quelque chose et il faut profiter de ce temps où il est encore mineur pour vraiment, que cette autorité, elle jaillisse du plus profond de soi et qu’elle jaillisse tellement que l'enfant la comprend et en est reconnaissant.

Donc, pour ça, Pascale et Dominique ont "percuté" tout de suite, ils ont permis d'empêcher que leur fils passe à l'héroïne, c'était le moment.

Ensuite, Dominique s'est beaucoup investi avec cette famille qui vit en marge de la société, sans eau, sans électricité, pour faire de la Défense Physique avec un certain nombre de garçons, ses fils, puisqu'il y en a un qui va bien et qui était content d'aller faire du jardin avec son papa et son frère, car pourquoi on ne s'occuperait que du jeune qui a un problème et pas des autres, donc ça a permis en famille…

Et puis leur fils au mois de décembre a suivi le stage que nous proposons chaque année à l'association, et je peux vous dire que pendant ces 5 jours vécus pendant ce stage avec d'autres jeunes, il a grandi de façon extraordinaire aussi, car au début du stage : "je suis incapable de dire non", et à la fin du stage il était extrêmement déterminé pour redemander une place dans un nouveau Lycée, ce qu'il a obtenu, et ce qui lui a permis quand même de dire : "tu te rends compte, il y a même des matières que j'aime". Je lui dis : "tu as la chance d'arrêter à temps, pour pouvoir bénéficier de ces années de Lycée qui vont te permettre de te structurer".

Là, il est dans un passage un peu en creux mais on a fait déjà un énorme travail et c'est logique que ce ne soit pas magique et que ce ne soit pas tout d'un coup.

[1] Défense physique même (intervention de Marie-France CAMUS)

[2] Reportage diffusé à la télévision sur M6 "Zone Interdite"

 

Centre Mutualiste d'Alcoologie de Saint-Galmier (42) :

"La pratique de la prise en charge de la substitution (Méthadone, Subutex)"

Dr Christian Digonnet - juin 2009

Communication des documents montrés en vidéoprojecteur.

Alcool et substitution des opiacés - Rappels sur la substitution

Les principes

Un produit de substitution :

  • Type opiacé (encrasser les sites récepteurs)

  • Peu d’effet psychotrope

  • Pas de pic

Que devient un médicament prescrit Dans une "prise en charge globale" :

  • La "réduction des risques"

  • L’accrochage dans la relation thérapeutique

Le projet social - Rappels sur la substitution - Les produits

"Officiels":

  • La méthadone, bien lourde, dangereuse, NL-like

  • Le subutex, bien détournable, speed-like…

"Historiques":

  • Le néocodion®, bien compliqué, anesthésiant

  • Le skénan® and co, maintenant chez les douloureux

  • Le tem…qui ne fait plus le poids...

"Nouveaux":

  • Génériques, avec le problème de l’excipient

  • Gélules plus commodes…mais trop faciles ?

  • LAM dont on parle encore ?,

  • Naltrexone…en association mais bien pervers...

Rappels sur la substitution : dans une prise en charge

La réduction des risques :

  • Au départ les débuts du sida

  • Mais s’est-on actualisé sur les shoots de subutex..?

L’accrochage de la relation :

  • Pas de médecin-dealer !

  • Tout le problème du bas-seuil

  • Renoncer à l’auto-prescription du produit: longue histoire

Le projet social :

  • La "normalisation"

  • Sur quelles bases de négociation (ex le H)

Alcool + produit de substitution

La potentialisation des effets psychotropes:

  • La facilitation de la prise (néocodion/bières)

  • Le cumul des effets speeds (subutex/bières)

  • L’induction enzymatique (méthadone "en cloche")

L’effet psychologique "rupture"

  • Sortir de la monotonie

  • Illusion du moindre risque (pas de shoot, faute d’informations, etc….)

La sortie de l’économie parallèle...

Les situations "types"

Le substitué "arrêté"

  • Tout surpris de la difficulté de sortir de l’alcool

  • Le problème du passage d’une addiction à une autre (arrêt trop rapide de la  substitution, effet SNCF etc…)

Le substitué "stabilisé"

  • Habitué à la régularité

  • Le risque de méconnaître son passage à la dépendance à l’alcool

  • Sa demande de stopper la substitution

Le substitué "hors cadre"

  • Surtout le subutex

  • L’alcool souvent un produit parmi d’autres

L’alcoolo-dépendant substitué "à tort"…

 

Le diagnostic addictologique

Les produits actuels/passés :

  • Ce n’est pas une simple liste des produits consommés….

  • C’est une compréhension des associations faites

  • C’est la question de la dépendance à chaque produit

Le produit indispensable et le produit de cœur Toujours le produit principal

  • Il faut le diagnostic le plus précis…

  • Il y a la demande actuelle du patient…

  • Et tout sera affaire de négociation :

  • Ce qui importe le plus c’est l’accrochage dans la relation….

  • Ne pas tomber dans la démagogie

  • Le pire c’est la patate chaude

La stratégie générale

  • Encore (et toujours), le principe des étapes successives

  • Placer l’arrêt de la substitution comme la dernière étape

  • Intérêt des motivations sur pathologies associées (tt hépatites)

  • Penser à des étapes de "décentrage" (la cure alcool, la substitution tabac etc…)

Dans l’institution

Au Centre Mutualiste d'Alcoologie :

  • En 2008: 39 substitués dont 11 méthadone
  • Au 31/05: 13 substitués dont 4.

  • La règle de la prise devant l’infirmière à l’infirmerie.
  • Le principe d’aller vers la prise unique.

  • Le conseil de maintenir (voire augmenter), le temps de l’arrêt de l’alcool.



L'Hôpital de L'Arbresle  : "Faire avec les polyconsommateurs en institution"

Dr Heiner Brinnel et son équipe - juin 2009

 

Hôpital de l'Arbresle
Boite Postale 116
association hospitalière de l'Arbresle
reconnue d'utilité publique

F-69593 l’Arbresle Cedex

Téléphone 04 74 01 68 68

Fax : 04 74 01 68 67

 

Service de Médecine :

Secrétariat :

Mme V. Manillier

Tel : 04 74 01 68 63

Fax : 04 74 01 34 50

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Chef de Service

Dr H. Brinnel

Médecins Adjoints

Dr S. Arnaud-Reveneau

Dr Gh. Callies de Salies

Dr A. Chammas

Dr J. Fumex

Dr D. Kavafian

Dr N. Labedz

Dr Marco-Dubuis

Dr L.  Pezet

Dr A. Sadoine

Psychologues :

Mme M. C Bailly

Mme S. Berrier

Surveillante Chef :

Mme N. Garin

Surveillante Long séjour

Mme J. Moiret

 

Consultations :

Secrétariat

Tel RDV : 04 74 01 68 68

Tel Ser : 04 74 01 68 39

Fax : 04 74 01 68 40

Addictologie : tabac, alcool,

Autres produits toxiques

Dr Gh. Callies de Salies

Dr S. Arnaud

Dr H. Brinnel

Dr A. Chammas

Dr L. Pezet

Algologie

Dr A. Chammas

Dr D. Kavafian

Gastroentérologie – Echographies

Endoscopies digestives

Dr J. Fumex

Dr  D. Marion

Gériatrie

Dr D. Kavafian

Neurologie

Dr A. Chammas

Ostéopathie

Dr A. Sadoine

ORL :

Dr E. Ionescu

Rhumatologie

Dr D. Kavafian

 

 

 

I - / Qu’est ce qu’un poly consommateur ?

Si on prenait en compte le tabac, + de 90 % des patients hospitalisés en institution pour dépendance seraient des poly consommateurs. Dans la mesure où la prise en charge hospitalière de la dépendance tabagique reste peu pratiquée, ou réservée à certaines indications bien précises (échecs multiples du sevrage ambulatoire dans un contexte de pathologie cancéreuse ou psychiatrique importante associée).

Il convient néanmoins de préciser ici que le sevrage tabagique est systématiquement proposé dans une prise en charge en service d’addictologie.

La prépondérance de la dépendance alcoolique comme diagnostic principal en service d’addictologie généraliste diminue régulièrement à l’hôpital de l’Arbresle et à titre d’exemple elle est passée de 87 % en 2003 à 64 % en 2008. En même temps la poly dépendance augmente tout aussi régulièrement, passant de 5.9 % en 2003 à 19.7 % en 2008.

En extrapolant cette évolution, dans 10 ans il y aura plus de poly dépendants dans nos services que de dépendants alcooliques.

 

II - / Qu’est ce qu’une institution ?

Si la distinction entre MCO et SSR parait de plus en plus d’ordre administrative sur le terrain, tant les méthodes de soins se ressemblent, ce que distinguent encore ces deux grandes catégories, se résume à l’existence ou non d’un plateau technique permettant de faire un bilan somatique complet et solide, véritablement multidisciplinaire. Il convient de souligner ici, l’importance, en particulier, d’une prise en charge avec mise en perspective psychiatrique qui conditionne très souvent le projet de soins du patient. L’approche actuelle, relayée par la dernière mouture des différents schémas régionaux d’organisation sanitaire consiste à créer comme dans d’autres spécialités, une homogénéisation de la prise en charge selon 3 niveaux :

§     Un premier niveau dit de proximité comportant, en particulier, une équipe de liaison des soins en addictologie (ELSA), opérationnelle en intra hospitalier dans tous les services susceptibles de recevoir des patients ayant une addiction. Cette équipe comporte au moins 1 temps médical, infirmier, psychologique, de secrétaire et d’assistante sociale. Elle peut parfois rayonner sur plusieurs établissements (exemples : l’Arbresle, Chambéry),

§     Un deuxième niveau dit de recours, comportant une unité d’hospitalisation spécialisée en addictologie, animée par une équipe pluridisciplinaire et proposant des ateliers et/ou des lits de jour. Ces structures, qui seront implantées à raison d’une pour 500 000 habitants, réaliseront des sevrages dits "complexes", complexe à la fois sur le plan comptable car donnant lieu à une codification spécifique et complexe dans leur réalisation, car au delà des sevrages simples réalisés par les structures de niveau I, le patient doit pouvoir bénéficier d’un bilan multidisciplinaire et d’un projet de soins cohérent.

§     Un troisième niveau, véritables pôles régionaux d’addictologie qui, en plus d’une prise en charge du niveau II, mènent des projets de formation et de recherche.

III - / Le patient poly-dépendant en institution

La nature illicite de la plupart des drogues consommées soulève bien entendu, tout d’abord la problématique légale : le patient vient se faire soigner pour un comportement "hors la loi". Ces aspects légaux renforcent la nécessité d’une approche contractuelle avec le patient, en définissant très clairement et d’avance les objectifs visés et les moyens pour y parvenir. Ce contexte contractuel va se matérialiser selon 3 axes :

Un projet de soins,

Un contrat de soins,

Un protocole de soins.

A ) Définition d’un projet de soins

La prise en charge institutionnelle a d’autant plus de chance d’aboutir avec un projet de soins bien construit d’avance. Toutefois ce n’est pas toujours le cas. Ainsi on peut organiser des hospitalisations dont le seul objectif est de montrer au patient qu’il est possible d’établir un cadre qui n’est plus façonné par le produit. Cette approche concerne essentiellement des patients repérés dans le cadre de structures spécialisée de type ELSA ou CSST (futur CSAPA), patients particulièrement désocialisés et pour lesquels "aucun cadre ne tient" et pour lesquels la construction d’un projet de soins prendrait plus de temps que l’évolution prévisible fatale, de leur maladie. Ces patients bénéficient souvent davantage de l’effet structurant du groupe, leur laissant entrevoir qu’il existe peut être une solution là où ils ont renoncé, alors que le contrat est quelque chose de bien trop abstrait pour pouvoir leur venir en aide. Il est néanmoins bien évident que le groupe ne peut pas absorber plus d’un ou deux patients de ce type.

En règle générale le projet de soins est bien construit et il peut s’agir :

ž         d’un sevrage,

ž         d’un temps critique pendant un processus de sevrage progressif programmé,

ž         de la gestion d’une complication d’un sevrage ambulatoire ou institutionnel mis en œuvre par une structure de niveau I

ž         de la gestion d’un épisode difficile pendant une abstinence récemment conquise.

B ) Le contrat de soins

Le caractère intangible d’un contrat de soins est d’autant plus acceptable pour le patient qu’il est bien compris et assimilé, d’où la nécessité au préalable d’un réel effort pédagogique. Le contrat de soins est également l’épine dorsale du cadre institutionnel et le personnel paramédical est présent tous les jours pour nous le rappeler. Pour le patient, le cadre s’impose et rassure pendant le temps de transition entre le produit et la liberté.

Le contrat de soins est spécifique pour chaque produit : alcool, opiacés, cannabis, cocaïne, benzodiazépines, polytoxicomanies.

C ) Le protocole de soins

Il en est bien évidemment de même pour le protocole de soins, avec les aspects thérapeutiques médicaux spécifiques en fonction des produits ainsi qu’une surveillance clinique et biologique adaptée.

Rappelons que la période aiguë de sevrage nécessite l’emploi de scorings (exemple score de Cushman pour le sevrage d’alcool) dans le cadre d’une surveillance clinique spécifique, une surveillance électrique (espace QT) parfois étroite, ainsi qu’une surveillance biologique.

Enfin, signalons l’aide précieuse qu’apportent les tests urinaires de dépistage immuno-chromatographique de drogues ou de leurs métabolites, tests de réalisation facile dans les services et à résultat immédiat, qui permettent de vérifier à tout instant, si nécessaire, la bonne adhérence du patient à son projet de soins.

Mise à jour le Lundi, 24 Mars 2014 15:30