Groupe Interalcool Rhône Alpes

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Autour du spectacle "VOILA" de Stéphen Shank

L'association A.I.D.E.S. Alcool

Avec Jean-François VALETTE représentant A.I.D.E.S. Alcool (octobre 2006)

C'est une structure indépendante d’entraide sociale située à Lyon dans le 2ème arrondissement, spécialisée dans la prévention et l'accompagnement des personnes ayant des difficultés du fait de leurs relations avec des psychotropes (alcool-drogues-médicaments). Elle se compose d’un pôle soins et d’un pôle prévention.

Le pôle soins

Le pôle soins se situe au centre André Requet, un centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie.

Les actions consistent à soutenir, aider et accompagner les personnes en difficulté avec l’alcool, le tabac, les drogues, les médicaments…Une prise en charge des familles et des proches est également prévue ainsi qu’un accompagnement des professionnels de santé dans cette approche.

L’équipe thérapeutique est composée de médecins spécialisés ainsi que de psychologues. Ces professionnels proposent un accès aux soins, un accueil gratuit et une écoute personnalisée, des entretiens individuels, de couple et familiaux ainsi que la possibilité de participer à un groupe de parole.

Le pôle prévention/formation

Le pôle prévention est composé d’une équipe de professionnels qui intervient dans tout collectif (écoles, établissements sociaux, entreprises, administrations…) désireux de réfléchir à la consommation de substances psychoactives. Et cela, dans une perspective de mise en œuvre des actions de prévention et de promotion de la santé.

Plusieurs programmes sont actuellement en cours :

  • le projet PEC (projet de Prévention par l’Expression et la Création).
  • le projet “alcool et travail”.
  • le projet “alcool - création” (projet "Voilà !").
  • le projet “prévention et précarité” dans le cadre du programme PRAPS (Programme  Rhône-Alpes pour l’Accès à la Prévention et aux Soins).
  • le projet “acteurs cachés” (une action sur les professionnels de la petite enfance et la prévention des conduites à risque).
  • le pôle ressource (afin de répondre à des demandes qui ne rentrent dans aucun des programmes financés).

Pourquoi la création artistique comme support de la prévention ?

L’association A.I.D.E.S. Alcool souhaite sensibiliser un large public (adolescent et adulte) sur le “phénomène alcool”, toujours dans une dynamique de prévention, mais en initiant de nouveaux "espaces-temps" de communication via la création artistique. Ici, on s’éloigne sensiblement des techniques habituelles de prévention (information, campagnes chocs, formations…) pour se diriger vers le théâtre, le film…, lieux de métaphores de la vie. En effet, l'écriture artistique, espace de création et d’expression, permet de nous éclairer sur les constructions psychologiques de l’être humain ; elle permet à la fois une reconnaissance commune des situations et une nécessaire mise à distance. La création artistique est vecteur de symboles et permet de se représenter la réalité par analogie. Ce qui est d'une grande richesse, surtout dans une perspective de prévention de santé publique. L'enjeu de cette démarche d'encouragement et d'appui à la création est, pour nous, de créer un contexte d’identification collective. La démarche artistique rend possible l'accès à une nouvelle sensibilité face au “problème alcool”. Elle interpelle le public sans s’adresser normativement à lui.

Ce projet s’inscrit dans une dynamique déjà initiée par l’association A.I.D.E.S. Alcool, à travers le projet PEC (projet de Prévention par l’Expression et la Création) qui accueille et accompagne divers publics pour les aider à développer une capacité suffisante à s’exprimer, à symboliser leurs difficultés, expériences ou émotions, alors que ces personnes sont exposées à faire le choix du recours à un produit extérieur “pour faire taire ce qui cause leur malaise”. Le but ici est bien de s’approprier des moyens d’expression et de création afin de faciliter la relation à l’autre, sans mobiliser de tiers ou d’intermédiaire...

A.I.D.E.S. Alcool souhaite à l'avenir pouvoir insuffler une dynamique plus large autour de cette relation entre création artistique et prévention. Elle veut rassembler des acteurs de la santé autour de ces questions et faciliter des partages d'expériences et de pratiques, au niveau local et régional. La présentation à Lyon et dans sa région de Voilà ! est une première étape qui se veut un élément déclencheur de ces logiques...

Finalités du projet

Le postulat de base de toute action d’alcoologie est de ne pas enfermer la définition de l’alcoologie dans un texte scientifique et, par là même, de ne pas réduire l’autre à l’image qu’il peut refléter. La prévention passe, d’abord et aussi, par la fin des préjugés, des images caricaturales, des croyances rigides et des étiquettes de comportements qui tendent à marginaliser encore plus les personnes qui ont un rapport abusif à l’alcool.

Le texte "Voilà !" met en scène un homme qui nous dévoile son rapport intime avec l’alcool. Il ne s’agit pas de dénoncer un comportement alcoolique ni même de prodiguer des conseils thérapeutiques. En ce sens, aucune définition d’alcoologie n’est possible en dehors de la singularité qui caractérise la personne qui vit cette alcoologie. C’est une relation très intime, que seule la personne qui la vit peut définir. La finalité de cette action de prévention consiste à envisager la personne dans sa globalité, en ne la réduisant pas au diagnostic de la dépendance.

Il existe, dans notre société, des mots, des clés de lecture scientifiques, sociologiques, physiologiques, pour comprendre le “phénomène alcool”. Mais ils ne sont pas suffisants car l’alcoologie est complexe, aussi complexe que l’homme. Les mots scientifiques nous guident mais en même temps nous enferment dans un discours et un jugement. La prévention ne peut se réduire à une transmission de connaissances, même scientifiquement précises.

L’objet de cette démarche de création artistique n’est pas d’instrumentaliser l'art au service d’un discours alcoolique mais de tenter une parole qui viendrait surprendre les croyances et les certitudes sur cette réalité. Pour cela, il est opportun de faire confiance aux potentialités d’éveil, d’imagination, d’intériorité et d’interpellation subjective qu’offre la création, théâtre, film, œuvre sonore.

L’alcool a quelque chose à voir avec la nature intrinsèque de l’homme. La dualité de l’alcool (plaisir de l’ivresse et souffrance de l’âme) rejoint celle de l’homme (vie, mort)...

A.I.D.E.S. Alcool


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www.aidesalcool.org

 

Stéphen Shank – Créateur de "Voilà"


Né en Belgique de parents américains, il est naturalisé belge. Il voyage d’un continent à l’autre se partageant entre la tradition anglo-saxonne et la tradition française.

Etude de Communication, Théâtre et Histoire de l’Art aux Etats Unis où il met en scène et enseigne.

Il travaille à Bruxelles au Parc, au Public, au Nouveau Théâtre de Belgique, à Villers la Ville…, collabore avec Monique Dorsel. Il note une préférence pour les textes littéraires adaptés à l’oralité.

L’année Ghelderode, c’est lui qui met en scène Mademoiselle Jaïre au Théâtre Royal du Parc et Images de la Vie de François à Villers la Ville.

Ces dernières années il a entre autre joué Oberon dans Le Songe d’une nuit d’été (W. Shakespeare), L’homme dans Couple Ouvert de Dario Fo au Public, et il a mis en scène La Reine Margot (A. Dumas) et Les Misérables (V. Hugo) à Villers la Ville et a dirigé Pietro Pizuti et Alexandre von Sivers dans Le Contrat de Slawomir Mrozeck, au Théâtre le Public. Il joue le rôle d’Hubert dans Trois Versions de la Vie, de Reza, mis en scène par Adrian Brine en tournée l’hiver dernier.

Il investit deux monologues fétiches mis en scène par Cor Stedelinck : Les Cahiers de Malte Laurids Brigge de R.M. Rilke joué aux Brigittines et en tournée en Belgique et en France, et Révélation, qui a tourné aux Etats Unis et au Canada pour terminer au festival d’Edimbourg.
Stephen collabore actuellement avec Thierry Bosquet au développement de deux grands projets, l’un pour la Grand Place de Bruxelles, l’autre : deux livres d’enfants basés sur des légendes populaires anglaises.

Il a joué le capitaine Vukhov dans le monologue créé par Peter O’Toole à Londres : Le Jugement de Barry Collins au Théâtre du Méridien où il vient de mettre en scène Le Roi se meurt d’Ionesco, La légende de Saint Julien l’hospitalier de Flaubert et La Tempête de Shakespeare.

Pour la mise en scène de Voilà, il sera assisté de Luis Vergara.

UNE RENCONTRE

Un jour, le hasard fait se rencontrer deux personnes, un homme de théâtre et un professionnel de santé publique travaillant sur les réalités "alcool".

Deux univers très lointains, très étrangers de prime abord…

Un débat s'engage durant lequel chacun fait peu à peu découvrir à l'autre son métier, ses positions, ses expériences, une certaine vision du monde.

Chacun découvre alors en l'autre une chose essentielle qui est au cœur de sa propre démarche mais qui pourtant reste en partie cachée.

L'homme de théâtre peut accéder à des réalités humaines qui, comme à beaucoup, lui échappent et qu'il n'arrive pas à décrypter.

Le professionnel de santé perçoit, concrètement, les possibilités illimitées d'expression de l'écriture et de la création artistique.

L'évidence est qu'ils doivent faire un bout de chemin ensemble.

Il faut que quelque chose existe qui soit le fruit de ces deux regards croisés…

Le professionnel de santé lance alors comme un défi à l'homme de théâtre : il lui propose d'écrire sur ces réalités "alcool".

Il lui propose comme un "échange"

Le professionnel de santé 'ouvre sa malle' et met à disposition tous ses outils de compréhension et de réflexion.

L'homme de théâtre, croisant sa propre réalité à toutes celles qu'il aura rencontrées, restitue, par un texte, sa "vision des choses".

Ainsi est né "Voilà !"…

Une mise en scène théâtrale par Stephen Shank

Le théâtre est avant tout un lieu de métaphores, donc d’émotions et de découvertes...

Miroir et signe de la vie, il permet un regard aiguisé, critique, moqueur, comique ou dramatique, tendre ou acidulé sur cette vie et ses déboires.

L’idée d’aborder un thème comme celui de l’alcool par le biais d’une incarnation vivante d’acteurs sur un plateau, m’a semblé d’emblée une idée forte. On tenterait la réflexion d’images tirées du vécu quotidien pour mieux réfléchir. On tenterait leur agrandissement pour mieux voir et sentir, et on tenterait un pas en arrière, de prise de distance, pour mieux percevoir.

On permettrait au spectateur de pénétrer le monde de l’alcool par l’intérieur plutôt qu'à travers le regard du professionnel, du scientifique, du sociologue ou du médecin.

Mais, par dessus tout, on tenterait de faire sentir au spectateur la vulnérabilité et la déchirure de tous ceux et celles ont mis l'alcool dans leur vie, tout en lui faisant sentir que cette déchirure n’est peut-être pas plus vive que toutes celles qu’il vit lui-même ou les siens.

Il faut trouver chez le spectateur la faille qui le met exactement à la même place que celui qu’il regarde et écoute.

Victor Hugo décrivait en ces termes la réaction de Monseigneur Myriel face à ceux qui accusent “ l’autre ” de faute :

Quand il voyait tout le monde crier bien fort et s’indigner bien vite :

- Oh ! Oh ! disait-il en souriant, il y a apparence que ceci est un gros crime que tout le monde commet. Voyez ces hypocrites qui se dépêchent de protester et de se mettre à couvert !

Il s’agit donc de créer un moment non de protestation mais de compassion, non de mise à couvert mais de mise en danger.

Un regard neuf et "frais" pourrait se poser sur ces questions, le regard d'un homme de théâtre qui n'avait pas encore connu ces réalités ni rencontré ces personnes...

UN TEXTE

"La première fois ?

Je pense que je devais être collégien, j’avais seize ou dix sept ans.

C’était chez des potes.

On s’est saoulé pour le plaisir de se saouler.

Tout en croyant qu’on faisait quelque chose de défendu…

Un peu.

Et puis après, ça a mis longtemps. Longtemps, longtemps..."

Un homme, seul, converse avec lui-même. Monologue.

Ce faisant, il nous conte son histoire, sa vie d’aujourd’hui, d’avant, son enfance, sa famille, son travail, sa vie sociale et sexuelle, sa solitude, le tout désormais relié par un seul fil conducteur, l’alcool.

Portrait d’un homme.

Il tente de nous exposer la relation avec cet alcool-là, agité par un conflit permanent entre sa raison et son goût de l'abandon, tantôt réaliste sur son "état" et tantôt aveuglé par la peur de devoir se considérer "alcoolique".

Son rapport à la boisson est complexe, instrument de festivité et de rassemblement, signal de vulnérabilité et solitude.

Description de la vie d’un homme respectable qui ne sait pas lui-même admettre sa faille et qui pourtant, petit à petit, détricote sa relation paradoxale avec "molécule".

Comment trouver le “juste milieu” entre plaisir et destruction... ?

A partir de ce "texte – source", trois incarnations, trois démarches artistiques, trois créations ont distinctement vu le jour.

Ce travail théâtral entend restituer une expérience à la fois singulière et commune d’un homme de 50 ans relisant sa vie au filtre de sa relation avec l’alcool. Bien au-delà de la seule question de l’alcoolisation, cette pièce évoque l’humanité commune de chacun d’entre nous, aux prises avec des failles, des expériences de joies et de souffrances, et des stratégies pour les fuir ou y faire face.

D’une durée de 65 minutes, jouée par un homme seul sur scène, cette pièce s’adresse à un large public et possède une force de réflexion peu commune.

http://www.aidesalcool.org/theatre.htm

http://perso.orange.fr/voila-theatre/

Mise à jour le Jeudi, 18 Août 2011 08:13