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Camus - Le Phare...

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QUELQUES ECLAIRAGES AUTOUR DE LA FAMILLE EN ADDICTOLOGIE :

Mme Marie-Françoise CAMUS, Présidente de l’association Le Phare. déc 2003

Le Phare, familles face à la drogue



Notre association «Le Phare, familles face à la drogue»  a été fondée en 1996 par des familles confrontées aux très grandes souffrances et à la solitude que peuvent causer la toxicomanie d’un enfant (décès, violence extrême, hôpital psychiatrique, prison, vols et mensonges de tous ordres, etc...). D'abord rencontre amicale entre des parents désemparés qui avaient ressenti le besoin d'échanger, de parler et de se réconforter, le Phare est très vite devenu une association loi 1901, non confessionnelle et apolitique, ouverte à tous, adhérente de la Fédération Nationale de prévention toxicomanies et de l'UDAF du Rhône.

L’écoute des familles par des personnes qui ont côtoyé de près le drame de la toxicomanie est ainsi pour nous une priorité, que ce soit au téléphone ou sur rendez-vous. Les personnes accueillies se sentent mieux comprises et la parole partagée d’autant plus constructive. Cet accueil individuel est complété par des groupes d'auto-support. A Lyon, une rencontre mensuelle a lieu le premier lundi du mois, de 9h30 à midi, petite salle de la Ficelle, à l'angle de la rue Hénon et du bd des Canuts (métro Hénon). Contrairement à d'autres groupes, nous ne pouvons pas prévoir de thème à l'avance. La parole surgit spontanément, selon les besoins de chacun, dans un grand climat de confiance et de chaleur humaine. Nous sommes là pour nous faire du bien. Nous nous appelons par nos prénoms. Chaque rencontre est un saut dans l'inconnu. Nous ne demandons pas à un professionnel de conduire la réunion, ni de nous aider à en tirer des conclusions. La lumière semble se faire grâce à la diversité des personnes présentes qui ont chacune leur manière de réagir tellement variable selon les sensibilités et les histoires de chacun. Nos règles : le non-jugement ; le  respect de l'autre ; la confidentialité. Un simple papier les rappelle sur la table, si besoin était. En écoutant les autres, chacun transpose aussi ce qu'il peut améliorer dans ses propres relations avec son enfant et réfléchit à ce qu'il peut changer, en s'appuyant sur les petites victoires obtenues dans le quotidien. Car nous avançons à petits pas. Nous nous réjouissons des améliorations constatées quand l'échange familial a progressé, quand un jeune a réussi à accéder à une meilleure autonomie. Nous respectons les larmes de ceux qui sont dans le creux de la vague et viennent chercher de la force pour remonter la pente. Nous apprenons à ne pas nous laisser humilier et à retrouver une fermeté ou une autorité perdue ou tout au moins bien ébréchée, à durer quand les transformations ne viennent pas aussi vite que nous le désirons, à savoir attendre sans pour autant rester passifs. La co-dépendance est un problème majeur. C'est un piège dont il est difficile de s'extraire. En en parlant, nous découvrons des pistes pour petit à petit assainir des situations le plus souvent invivables. Nous apprenons à reconstruire la confiance, sans pour autant être naïfs, à différencier la vérité qui a besoin d'être dite et les mensonges qui protègent une consommation. Nous échangeons des adresses, des conseils : fermer sa porte parfois peut-être, mais ne pas laisser un jeune à la rue. Susciter inlassablement sa motivation et lui proposer des choix qui l'aident à se déterminer, car cette détermination participe déjà à sa motivation. Même si la motivation est partielle et fluctuante, pour adhérer à une proposition de sortie de la toxicomanie un minimum de motivation est nécessaire. Pouvoir choisir un cadre plutôt qu'un autre conforte la motivation, ne serait-ce qu'en raison du choix, devenu passage obligé et déjà étape de libération.

Une information rigoureuse et scientifique sur les méfaits des drogues sur le système nerveux central et le cerveau fait également partie de nos exigences et de notre force. Nous proposons des invitations pour le cours du Dr Morélis et échangeons de la documentation. Nous devons être crédibles et en savoir suffisamment pour réfuter des contre-vérités ou au contraire affirmer des réalités dont nous sommes sûrs.

Un deuxième volet de nos activités est la prévention. C'est tellement plus simple de prévenir que de guérir. Nous tâchons donc de toucher un nombre toujours plus grand de parents de manière à ce qu'ils sachent parler de la drogue avec leurs enfants. Un  enfant averti sereinement et avec intelligence par ses parents est mieux armé pour résister aux sollicitations qui lui seront faites un jour ou l’autre. A la condition de pouvoir échanger avec les parents et les enseignants, nous répondons également aux invitations des établissements scolaires qui font appel à notre expérience. Informer sans inciter, responsabiliser et aider à prendre conscience de la gravité de certains comportements, tout en évitant autant de fasciner que de dramatiser. Les jeunes ont besoin de prendre du recul, de former leur esprit critique face à l'arnaque dont ils sont les victimes : « Touche pas à mon cerveau ! »

La banalisation du cannabis touche maintenant de près ou de loin toutes les familles. La majorité des parents qui nous contactent sont des parents de mineurs, encore dans le système scolaire. Nous cherchons à répercuter le cri des familles de France –la majorité silencieuse- qui, en dépit de certaines idéologies libertaires, ne veulent pas que leurs enfants se droguent. Comment faire front ensemble pour véritablement aider les jeunes, face à ce fléau contemporain? Nous militons pour demander des moyens de prévention, de vigilance et de désintoxication pour un retour à une école sans drogue, comme cela devrait être normal.

L'association propose une documentation spécifique. « Dépendances et Liberté » est disponible à l’association, au prix de 12 € (frais de port compris). Nourri de l’expérience de l’association, ce livre exprime le vécu des familles et aide ceux qui sont confrontés au drame de la toxicomanie d’un proche.
Témoignages : « Je lis votre livre et je mets enfin des mots, grâce à vous, sur des choses que je n'arrivais pas à expliquer, encore merci pour tous ces éclairages, en espérant qu'un jour nos jeunes sortiront de ce fléau ».  « A sa lecture, nous avons l'impression que l'on y parle de nous, tellement c'est vrai ».

Le Phare, familles face à la drogue, prévention des toxicomanies
133 boulevard de la Croix-Rousse 69317 Lyon Cedex 04

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Association loi 1901 affiliée à la FNAPT
(Fédération Nationale des Associations Prévention Toxicomanie)
et à l'UDAF du Rhône

Tél : 04 72 38 08 94 ; 04 78 28 26 62 ; 02 97 73 95 93


Mise à jour le Mardi, 22 Mai 2012 05:08