Groupe Interalcool Rhône Alpes

Dans le cadre d'un mémoire sur grossesse, alcool, représentations et prise en charge à l'hôpital

Par Joëlle GUILLEMAUX, infirmière ELSA Groupe Hospitalier Est (neurologie, cardiologie, hôpital Femme, Mère, Enfant).

Dans le cadre de mon mémoire pour mon diplôme universitaire en alcoologie, j’ai travaillé sur le questionnement suivant :    

"Quel lien existe t-il entre les représentations sociales des soignants sur la question de l’alcool pendant la grossesse et la prise en charge des femmes enceintes consommatrices d’alcool" avec l’hypothèse que les représentations sociales du personnel soignant influencent la prise en charge de ces femmes.

Le but de ce travail est de donner des objectifs de prise en charge validés et réalistes en agissant sur les représentations des soignants : ceci pour les sensibiliser et leur permettre d’acquérir des connaissances qui vont les aider à parler d’alcool ; Peut-être pour faire évoluer les représentations et les aider à amener la question de l’alcool de façon naturelle.

Cette étude comporte quatre questions :

1. Citez trois mots significatifs au thème "une femme enceinte consommatrice d’alcool ".
Lorsqu’on évoque "femme enceinte consommatrice d’alcool " :

• 28 % des soignants interrogés pensent spontanément aux conséquences somatiques pour l’enfant,

• 16 % à la dépendance avec l’irresponsabilité et inconscience de la mère,

• La détresse et la honte de la mère arrivent ensuite (11 %) avec les difficultés sociales et isolement (7 %).

2.    Abordez-vous la question de l’alcool en entretien avec la femme enceinte :

• Souvent à toujours dans 56% des cas. En revanche, un soignant sur quatre ne l’évoque jamais.

3. Proposez-vous une information, une aide en cas d’alcoolisations pendant la grossesse :

• 56 % oui mais inexistantes dans 40 % des cas.

4. Pensez-vous et êtes-vous d’accord pour faire de la question Alcool-grossesse une priorité de santé publique.

Quelques rappels :

L’alcool est la première cause, d’origine non génétique de handicap mental de d’inadaptation sociale.

L’alcool a un effet direct toxique et tératogène avec arrêt (ou troubles) du développement des tissus en formation au moment de l’intoxication (malformations de ces organes). D’où la gravité potentielle des intoxications aiguës au cours du premier trimestre de la grossesse. Au second et troisième trimestre, l’exposition à l’alcool accroît le risque de retard de croissance et d’atteinte fonctionnelle en particulier cérébrale.